Lettre ouverte à Dominique Lebrun, évêque de Saint-Étienne, sur l'évangile de Luc.

Dominique Lebrun.

Découvrir la parole de Dieu fut une des intuitions de Vatican II

Denis Jeanson.

Qui l’avait cachée ?

En février 1889, le prieur de la province dominicaine de Toulouse décide d'envoyer le frère Marie Joseph Lagrange au couvent de Saint-Étienne à Jérusalem pour la fondation d'une école d'Écriture sainte Le 15 novembre 1890,  sous le nom d’École pratique d’études bibliques,  ce dernier inaugura à Jérusalem une école d’étude des textes juifs et chrétiens, et des monuments d’Israël, puis créa la Revue biblique en 1892. En 1920, cette école prit le nom d’École biblique et archéologique française de Jérusalem, à la suite de sa reconnaissance comme école archéologique nationale française par l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres.

Si cette école pouvait prodiguer un enseignement, toute délivrance de grade universitaire lui restait interdite.

Le 7 mai 1909, Pie X fonde l'Institut Biblique Pontifical, par sa lettre apostolique Vinea electa, dans le but à peine voiler de contrecarrer le travail fait par l’École pratique d’études bibliques, à Jérusalem, qu’il ne contrôle point et qu’il soupçonne d’hérésie.

Le 9 septembre 1930, par son motu proprio Quod maxime, Pie XI donne à cet institut une indépendance complète vis-à-vis de la Commission pontificale et l'autorise à accorder le grade de docteur en Écritures Saintes, obligeant tous les futurs licenciés et docteurs d’y prendre leur grade.

L’Écriture contrôlée peut rester sous le boisseau.

Dans la pratique, l’École biblique et archéologique française de Jérusalem sortit une traduction française de la Bible, universellement connue sous le nom de Bible de Jérusalem, et l’Institut biblique pontifical fournissait des universitaires dont le renom se cantonnait et cantonne toujours à la ville et à ses séminaires universitaires, mais absent du monde.

Cette mainmise sur l’étude des textes eut parfois des conséquences inattendues :

Historicité du récit de la création de Genèse 1-2. Adam et Ève avaient-ils un nombril ?

Moïse est l’auteur et le personnage principal du Pentateuque ou Torah. Y compris, le récit de sa mort. Ayant frappé de son bâton par 2 fois le rocher de Meriba pour abreuver le peuple hébreu, en attirant l'attention sur lui et Aaron au lieu du Dieu d'Israël, Moïse est interdit de Terre promise (Nomvres, 20/ 7-13). Il est toutefois autorisé à l’embrasser du regard, du haut du mont Nébo où il meurt, à 120 ans (Deutéronome, 34/ 1-9).

Sous la diligence de l’Institut Biblique Pontifical, Pie XII écrivit une lettre au Cardinal archevêque de Paris, le 25 décembre 1949, reconnaissant que seul Deutéronome 34/ 1-9 doit être d’un autre auteur.

Dominique Lebrun.

Pour aider les équipes locales à lire les textes bibliques, réduit à l’évangile de Luc, un livret sera proposé. Il comportera le texte de cet évangile avec des notes explicatives, et, dans un feuillet à part, un mode d’emploi pour l’organisation des séances et 2 questions par chapitre : la 1^re invitera à se faire contemporain de Jésus et la 2^de à placer Jésus et son évangile au cœur de notre vie de ligérien pour en devenir des témoins.

Se faire contemporain de Jésus.

Denis Jeanson.

Tout concorde depuis la résurrection de Jésus à faire comprendre à chacun de ses disciples que les écritures sacrées ont pour but de répondre à une question :

Qui est Dieu ?

Or chaque personne a sa manière de comprendre Dieu, a son Dieu, car elle s’inscrit dans l’histoire, dans son histoire.

Depuis le Concile de Trente, l’église a réuni vie en société et vie en Dieu Trinité.

D’où l’aspect de monarchie élective de son magistère, les excommunications, rejet de la communion, des personnes qui vivent une autre société que celle prédéfinie, divorcé, homosexuel, qui vivent dans une société où le modèle social est différent de celui de la Ville et de l’Europe, église nationale chinoise, vêtement liturgique inadapté, statut des exempts incompréhensible.

Pourquoi docteur en théologie et non en Écritures Saintes ?

Pourquoi cette obsession du culte et cette méconnaissance de Dieu ?

Pourquoi cette interdiction  à tout chrétien d’annoncer la Parole ?

Constitution Verbum Dei du concile Vatican II. Le texte est repris dans le nouveau texte du Droit canonique.

Code de droit canonique, édition de 2007.

Canon 767 § 2. L’homélie est réservée aux clercs si elle est pratiquée dans un cadre eucharistique, parce qu'il y aurait une unité essentielle entre la présidence de l'eucharistie et la prédication. L'homélie serait un acte sacerdotal.

Faudrait-il affirmer que la prédication est plus large que l'homélie liturgique et qu'elle pourrait être le fait des laïcs comme des prêtres, des femmes comme des hommes ?

Code de droit canonique, édition de 1917.

Canon 1337. Seul l'Ordinaire du lieu accorde pour son territoire la faculté de prêcher, soit aux clercs du clergé séculier, soit aux religieux non exempts.

Quel est le fondement de cette théorie ?

La théologie raisonnée. La peur.

Pour conserver leur petit pouvoir, les églises se reposent sur des théologiens professionnels pour aviver leur querelle.

Une ou 2 processions ?

Du symbole de Nicée à Charlemagne.

La clause du Filioque proposée par Charlemagne en 809 fut définitivement soutenue par l'église romaine à partir du XI^e s.  Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils alors que les chrétiens orientaux affirment que le Saint-Esprit procède du Père, seul (concile de Nicée) ou par le Fils (théologiens professionnels).

Si la querelle amena mort d’homme jusque vers 1450, depuis les esprits continuent de se réchauffer par écrit ou par parole.

Poser la question aujourd’hui à Saint-Étienne. Réponse immédiate : c’est quoi ton bidule ?

La philosophie, servante de la théologie.

Ou la théologie qui se sert de la philosophie.

Dès le 2^e s., la théologie se servit de la philosophe de Platon. Celle d’Aristote était jugée inadéquate.

Changement de programme. Au XIII^e s., la lutte fait rage entre elles. Au XIV^e s., Aristote l’emporte. Le Concile de Trente l’impose à l’université.

Sur quel principe se base le théologien professionnel pour interdire à toute autre philosophie, le droit de servir la théologie.

Exit la théologie de la Libération. Fondée sur la philosophie de Karl Marx, qui intègre la sociologie et l’économie.

La théologie biblique. Qui est Dieu ?

D’une façon générale, l’ordinaire du lieu méconnaît les écritures juives. Sans parler de l’hébreu, cette langue extravagante qui se lit à l’envers.

Tout chrétien peut proposer son Dieu, vécu dans sa Parole, hic et nunc. Le pouvoir que se décerne le clerc est en contradiction avec le message évangélique.

Dominique Lebrun.

Placer Jésus et son évangile au cœur de notre vie pour en devenir ses témoins.

Denis Jeanson.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais.

Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu (Matthieu, 22/21).

Cette citation sert de source a un des préceptes fondateurs de la chrétienté et des premiers évêques de Rome : la division entre pouvoir temporel (politique) qui appartient au chef de l'État et pouvoir spirituel (religieux) qui appartient au pape.

Exit l’État du Vatican.

Et bien non.

Commencée avec la création des États Pontificaux par un faux en écriture fabriqué par la chancellerie pontificale au VIII^e s., qui affirme que Constantin 1^er aurait cédé au pape Sylvestre 1^er, en 335, les provinces de l’Occident, continuée avec la création de l’État de la Cité du Vatican le 11 février 1929, cela se terminera en exil comme pour le royaume Nord en 722 et pour celui du Sud en 597. Mais grâce à Cyrus, le libérateur, le chrétien retournera aux Écritures.

Dominique Lebrun.

De tout cœur, je souhaite que notre foi prenne la forme de la rencontre avec Jésus.

Denis Jeanson.

Plût à Dieu !

Gethsémani indique le chemin : oublie les sirènes des docteurs qui savent, suffisants et pas nécessaires, et obéis à Dieu.

Alors je serai prêtre, prophète et roi.