je crois à l’Esprit Saint

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Gen 1/26.

כִּדְמוּתֵנוּ  בְּצַלְמֵנוּ אָדָם נַעֲשֶׂה אֱלֹהִים וַיֹּאמֶר

 κα επεν θες Ποισωμεν νθρωπον κατ εκνα μετραν κα καθ μοωσιν

Et ait : Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram

Et [Dieu] dit: "Faisons l'homme à notre image, [et] à notre ressemblance.

נַעֲשֶׂה : verbe à la forme inachevée, qui se traduit par l’impératif ou par le futur de l’indicatif.

אָדָם : le terreux.

La traduction de la Septante indique : Adam = anthrôpos, être humain, et non anêr.= mâle.

La traduction de la Vulgate indique : Adam = homo, qui a 2 sens en français : Être humain, Être humain de sexe masculin.

Pour les rédacteurs de Genèse 1 et 2, Dieu ne crée pas une personne, homme et femme, mais le genre humain.

Faisons l’homme. Il est vrai que personne n’a aidé Dieu dans l’œuvre de la création, de sorte que les hérétiques pourraient être incités [par le pluriel « faisons »] à Le dénigrer. Cependant, le texte n’a pas voulu manquer l’occasion de donner une leçon de savoir-vivre et d’enseigner la valeur de la modestie : le supérieur doit prendre l’avis de son subordonné et lui demander son autorisation (Beréchith raba 8, 7). S’il avait été écrit : « je vais faire l’homme », cela ne nous aurait pas appris que Dieu a consulté son beith din, mais nous aurions compris qu’Il a décidé seul. Quant à la réponse aux hérétiques, elle figure au verset suivant : « Eloqim créa l’homme », et non : « créèrent ».

A notre image Sur notre modèle.

Selon notre ressemblance. Capable de comprendre et doué d’intelligence.

Rachi

Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance.

L’idée même de Dieu naît de la distance que le texte de la Genèse met entre lui et la vie ; le nombril de l’homme prouve que la vie le précède et il ne peut en être le propriétaire. Il y a quelque chose qui le dépasse, qu’il doit protéger.

Dès l’origine, l’homme est présenté comme un être divin, image, comme le serviteur, le fils, ressemblance, mais il n’est pas Dieu. Il n’est pas à l’origine de la vie, mais il en est le dépositaire. Il acquiert pourtant un statut différent des autres créatures minérale, végétale et animale : ainsi comme l’arbre de vie, il est dans l’entre-deux, il relie le ciel et la terre.

Le pluriel doit se comprendre comme un pluriel simple, indiquant une action inachevée.
Simple, il se comprend comme  la 1re mention du Dieu pluriel, donc de la Trinité.

L’expérience spirituelle dans la vie de l’homme.

I Ancien testament.

1 Sam 1-7

Une nuit, couché près de l’Arche, Éli dormant dans la pièce attenante, par 2 fois, Samuel entend une voix qui l’appelle. Il pense d’abord qu’Éli le demande, mais la 3e fois, le prêtre comprend que la voix de Yahvé appelle Samuel.

Il le renvoya se coucher et lui recommande de répondre : Parle, Seigneur, ton serviteur écoute, et non : écoute, Seigneur, ton serviteur te parle.

Alors Yahvé se révèle à Samuel.

Vocation des prophètes.

Osée 1/2

Sur la proposition de Yahvé, Osée épouse une prostituée.

Isaïe 6/8

J’entendis la voix du Seigneur qui disait :

Qui enverrai-je ? Qui donc ira pour nous ?

Et je dis : Me voici, envoie moi.

Comme dans Gen 1/26, le pluriel renvoie à la Trinité.

II Nouveau testament.

Matthieu 1/18

Annonce à Joseph.

Joseph, homme juste, ne voulut pas répudier Marie, enceinte. Dans son sommeil, l’Ange du Seigneur lui apparut et lui déclara : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus.

A son réveil, Joseph fit que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit.

Luc 1/26-38

Visitation = Annonciation à Marie.

Envoyé par Dieu, l’ange Gabriel visite Marie ; il entre auprès d’elle et lui dit : le Seigneur est avec toi.

Marie dit alors : je suis la servante du seigneur.

La différence de présentation de l’Esprit dans Matthieu et dans Luc correspond au public que l’évangéliste veut enseigner : tradition juive du rêve, tradition grecque de l’apparition.

D’autres exemples pourraient intervenir, mais le schéma reste le même :
L’Esprit interpelle l’homme pour une action positive, et non pas pour une réflexion intellectuelle. L’homme qui l’entend répond : me voici. Puis débute l’action.

L’expérience dans la communauté chrétienne.

I Pentecôte.

Actes 1/6-8

Promesse de Jésus.

Vous, mes disciples, vous allez recevoir une puissance, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins.

Actes 2

Pentecôte.

La promesse de Jésus se réalise ; les disciples furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler d’autres langues, comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer.

Jésus envoie l’Esprit, distinct de Dieu créateur et de Fils qui accomplit une double mission : révélateur définitif de Dieu, Trinité, et rédempteur de son peuple.

Le rôle de l’Esprit, sous quelque forme qu’il puisse paraitre, voix, ange, songe, etc., est de proposer à l’homme, personnellement ou en communauté, l’obéissance à Dieu.

Reste à l’homme et au peuple la liberté d’y répondre.

II La liturgie

Bien que surévaluée dans l’Église d’Occident, l’anamnèse doit se comprendre comme un maire qui lit le nom des morts pour la Patrie devant le Monument aux morts de sa commune.

Si son intérêt psychologique est fort, sur le plan de la foi, il est équivoque, car il faut vivre l’aujourd’hui de Dieu.

Tout autre est l’épiclèse : le président de l’assemblé liturgique chrétienne demande à l’Esprit Saint de transformer le pain et le vin en corps et sang de Jésus Christ. Cette demande correspond à la bénédiction de Jésus chez les disciples d’Emmaüs.

III Le filioque.

À la question : De qui procède le Saint-Esprit ?, le credo œcuménique répond : Nous croyons en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père, qui a parlé par les Prophètes, qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié.

La formulation évoque celle de l'évangile de Jean : Lorsque viendra le Paraclet que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra lui-même témoignage de moi (15/26).

La querelle naquit lorsqu’en Occident se généralisa la formulation : Nous croyons en l'Esprit Saint qui procède du Père et du Fils, ex Patre Filioque procedit.

Né sous l’autorité de saint Augustin, Charlemagne fit adopter le filioque aux Églises d’Occident lors du concile d’Aix-la-Chapelle  en novembre 809.

Les Églises d’Orient refusèrent l’injonction, traitant les Églises d'Occident d’hérétiques ou de schismatiques.

En 1054, la séparation est consommée.

Le filioque est inconnu des Écritures et correspond donc à un montage intellectuel qui s’imposa au IXe s.

Même si cette opposition semble secondaire au XXIe s., les résistances des Églises sont d’autant plus fortes que leurs pratiques religieuses restent différentes.

Conclusion.

Présent dès la création, le Père, le Fils et l’Esprit sont une synthèse définitive du polythéisme et du monothéisme.

 

En envoyant l’Esprit Saint, Jésus Christ clôt la révélation de Dieu à l’homme, personne.

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